Le doigt dans l’oeil
Valérie Mischler « Indomptée » et plus …
Où il est démontré qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.
Le temps de la chanson semble parfois parasité par l’anodin avec des rengaines répétant 20 ou 25 fois le même vers, sans doute pour des fans mal comprenants, et les plaies listes en font hardiment la promotion. Et puis dans ces paysages insipides, on a la surprise, et le bonheur de voir surgir une tornade, mi-Joplin, mi-Piaf, mi Billie-Holiday avec « des chansons qui disent kekchose ».
C’est une rhapsodie de rage de vivre, de poésie incandescente … Oubliées les chansonnettes grenadines éventées, oubliées les guimauve douçâtres, oubliées les incontinences sentimentales ad libitum, avec Valérie Mischler ça cogne dans la mouvance de Dimey ( les chansons qui disent kekchose) ou de Brecht, c’est du blues porte jarretelles arrosé de gin ou de jus d’alambic vitriolé, avec des vrais moments de tendresse … On peut y voir des décors de Goya, Daumier, ou Marie Lautencin, c’est selon, la vie en couleurs arc-en-ciel ou en orages, mais la vie !
Ne vous attendez pas au consensuel mou, la Mischler balance uppercuts et caresses, au final, vous retiendrez les caresses. Comme avec ce bon vieux Dimey dont elle fut une des interprètes les plus talentueuses, la preuve par le Canard .
Pendants quelques années , il y a eu une parenthèse artistolière, avec une auberge à chansons, un carnet de notes savoureux comme une chronique à la Bukowski, narre ses aventures mi-burlesques,mi-désespérantes, c’est un petit livre disponible chez EPM, avec l’album 2 CD, l’un c’est « Indomptées » textes de Valérie Mischler, sauf un, de Rémy Tarrier. Le second c’est une compil de ses premiers albums autoproduits, une sorte de collector, le tout édité chez EPM.
Si vous pensez que j’exagère dans l’hyperbole, RDV au Forum Léo Ferré le 8 Juin, à 20 h et réglons nos comptes au bar à coups de canons, de rouge. Sur un air de Dimey, si tu me payes un verre etc.
Mais il y a des chances que nous n’ayons pas de contentieux, Valérie Mischler est une artiste de scène à 200%, elle ne peut laisser indifférent. Et on boira quand même un coup de rouge ou de blanc…
Pour les emplettes diverses, albums, carnet de notes, c’est chez EPM que ça se passe, aussi efficace qu’Amatruc, et c’est français m’sieur dames ! Un des derniers îlots de résistance dans le grand bazar du show bizenesse…
Norbert Gabriel